La Fugitive

Archive 2022
Arts visuels

Une exposition collective pensée par Ana Mendoza Aldana en collaboration avec Claire Le Restif

Avec des œuvres de : Chantal Akerman, Mélissa Boucher, Pauline Boudry / Renate Lorenz, Cécile Bouffard, Anne Bourse, Marc Camille Chaimowicz, Jean de Sagazan, Marcel Devillers, Tirdad Hashemi & Soufia Erfanian, G.B. Jones, Ana Jotta, Marie Laurencin, Autumn Ramsey, Lena Vandrey, Zoe Williams

Production Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac
Coproduction Festival d’Automne à Paris

« Il n’y a pas d’objet lesbien, pas de représentation lesbienne. Plutôt le sujet d’un regard, comme une manière de s’insérer dans le monde. Et une méthodologie pour tou.tes les fugitif.ves de la norme dominante.» Les Inrockuptibles

« Le Crédac donne corps à l’héroïne proustienne et ses amours homoérotiques dans une exposition intime et sensuelle.» Libération

 

La Fugitive est le titre que Marcel Proust donne au VIe tome d’À la recherche du temps perdu. L’exposition propose de donner corps au personnage d’Albertine à travers des œuvres emblématiques et inédites. Elle se construit comme un parcours allant de l’espace domestique de la jeune femme, aux milieux réels et fantasmés qui dans le livre se dérobent au regard du narrateur.

Albertine apparaît pour la première fois sur la plage à Balbec, parmi des jeunes filles en fleur sportives et impertinentes. Objet de la convoitise et de la jalousie du narrateur, elle a un caractère affirmé mais demeure incernable. Ses rares interventions brouillent les pistes plus qu’elles n’éclairent ses motivations. Elle apparaît aussi complexe que secrète. Or, le fait qu’Albertine aime les femmes s’impose comme une certitude, et cette sensualité, devinée puis confirmée, obsède le narrateur. Le refus symptomatique de voir en Albertine autre chose que l’incarnation fictive de personnages masculins réels ayant fréquenté l’auteur étonne alors.
Les pratiques artistiques présentées dans La Fugitive questionnent une culture visuelle héritière du male gaze, elles participent à la mise en lumière de l’histoire des personnes queer et proposent ainsi une lecture polysémique des choses et du monde.